Billets

LA CASA GRECQUE

Le samedi 25 septembre dernier, je suis allée à la Casa Grecque de Brossard. Nous étions un groupe réuni pour célébrer un 65e anniversaire.


Voici ce que j'en pense.

D’abord, on nous a servi des corbeilles de pain brun sec.

Nous avons commandé 2 entrées à partager : l'assiette « Pikilia » (piètre équivalent des antipasti italiens) et les calmars frits.

Dans le Pikilia, il y a 2 ramequins de trempette, servis avec un craquelin par ramequin. Avec quoi sommes nous supposés manger les trempettes? Le pain brun sec? Il y avait également des spanakopitas dont je raffole habituellement (ailleurs qu’à la Casa Grecque, il va sans dire) : mous, sentant le ranci et suintant l’huile. Épouvantable!

Les calmars frits étaient vraiment trop cuits et servis avec une délicate sauce rouge appelée familièrement Ketchup. Devinette : qu’est-ce que ça donne des calmars trop cuits? Étant des personnes bien élevées, nous ne pûmes malheureusement pas nous amuser avec les élastiques panés gentiment offerts par la Casa, dommage, ça aurait fait patienter pour la suite du repas.

Pour le plat principal, j’ai commandé le filet de sole avec des langoustines. La garniture de ces dernières (ail et chapelure) était, elle aussi, rance. Impossible de manger ça.

Mon époux et mon frère ont choisi le steak (filet mignon et entrecôte). Les deux assiettes ont été retournées parce que la cuisson était complètement ratée. Lorsqu’ils ont finalement reçu leur nouvelle assiette, la cuisson était réussie, mais la viande était de bien piètre qualité, pleine de tiraille, immangeable.

Ma belle-sœur a payé 5 $ pour ajouter une brochette de crevettes. Ils ont réussi l’exploit d’amener à l’expression « trop cuit », une toute nouvelle dimension : les pauvres crevettes étaient pétrifiées. Dommage qu’on ait déjà repris les calmars-élastiques, ça nous aurait fait de belles munitions pour en faire une fronde.

Mon frère a demandé à voir le gérant. Il lui a dit que sa conjointe et lui ne pouvaient rien manger, tout étant immangeable! Il n’a finalement payé que son entrée de calmars. Le gérant lui a expliqué qu’ils avaient tellement de groupes en salle qu’ils ne fournissaient pas.

Il y avait T-E-L-L-E-M-E-N-T DE G-R-O-U-P-E-S ! Voilà le cœur du problème. En tant que client, où est notre faute dans cette situation? Pourquoi devrions-nous payer le prix régulier s'ils sont incapables de nous offrir de la qualité? Croient-ils nous rendre service en acceptant plus de groupes qu'ils ne peuvent en servir?

Malgré tout, je n’ai que du bien à dire de notre serveur. Il se démenait comme il le pouvait dans une situation hors de son contrôle. Dans les circonstances, je dirais qu’il a été exceptionnel.

Nous n'avons pas beaucoup mangé ce soir-là, mais nous avons tout de même passé un bon moment à rire de la situation.

Marie-Josée Parizeau

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J'AI UNE PASSION

J’ai une passion : la pâtisserie. Quand je fais un gâteau, est-ce que je m’amuse comme une petite folle à chaque seconde? Non, pas du tout. Je travaille fort, je fais des erreurs, je recommence. Je ne contrôle pas tout. Il faisait trop chaud à la maison lors de ma dernière « œuvre ». Pour que mes oursons en fondant se tiennent, j’ai dû travailler dans ma chambre à coucher où il y a un petit air climatisé. Le fondant que j’ai toujours fait, par souci d’éthique, a décidé de ne plus coopérer. Un voyage chez Ares et 35 $ de plus à la facture déjà salée. Mon homme qui m’aide sans arrêt, qui fait la vaisselle derrière moi, qui m’encourage quand, une larme à l’œil, je sens que la tâche est insurmontable. Et finalement le gâteau. Celui-là même auquel je pense pendant des semaines, prend forme. À le regarder si pur, si simple, il cache bien son secret : c’est un grand luxe!

Pour vous, pour moi, ce gâteau est un luxe! Pour moi c’est un loisir qui a déjà englouti plusieurs centaines de dollars d’équipement. Et ça s’élève à chaque projet.

Pour vous, c’est le gâteau que vous aurez choisi parce que vous aurez aimé mon style, ma démarche artistique, pas pour son prix. J’achète mes ingrédients à l’épicerie comme vous, pas chez un fournisseur industriel. Le fondant qui recouvre le gâteau et qui est si beau, est très coûteux. Je n’utiliserai jamais de mélange à gâteau, même sous la torture : je suis une artisane. C’est un luxe.

Votre gâteau de baptême à deux étages pour 50 à 80 personnes pourrait coûter 100 $. En fait, il coûtera 100 $. C’est énorme et j’en suis consciente. C’est un luxe.

Je ne ferai pas de gâteau à la chaîne, je ne rivaliserai pas avec ceux de Tim Horton ni Costco. Ils sont très bien leurs gâteaux, ils sont bons, ils coûtent 30 $ et ils imitent les personnages pour enfants mieux que moi.

Moi je créé en m’inspirant de ce que je vois et de ce que j’imagine. J’ai besoin d’une marge créative, je ne sais pas toujours à quoi ils ressembleront. Mais je suis une perfectionniste, je ne laisserai partir aucun gâteau sans être totalement satisfaite. J’ai passé des nuits blanches et j’en passerais encore. Mes gâteaux sont un luxe.

J’ai une passion : la pâtisserie. Mes gâteaux grandissent en moi, je les couvre d’amour, et quand je les remets, fière, je suis la plus heureuse du monde.

Marie-Josée Parizeau


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JE L'AI EU!!!


JE VEUX UN BATTEUR SUR SOCLE DE KITCHENAID

Je veux un batteur sur socle Kitchenaid, Artisan rouge, c’est ABSOLUMENT essentiel à mon bonheur. Ça fait une décennie que j’y pense et je vais finalement me l’offrir. À mon sens, ça veut dire que je l’ai assez désiré pour le mériter pleinement. Là, je suis aux aguets, je cherche les soldes les plus avantageux. Quand je dis que je cherche, c’est un euphémisme : la vérité c’est que je suis totalement obsédée : je connais tous les modèles et leurs caractéristiques et j’ai déjà lu le guide de l’utilisatrice.

Pour quelle raison est-ce que je le veux? Je n’en suis plus sûre, c’est un peu flou, la logique initiale de l’opération a dû s’estomper graduellement pour laisser toute la place à la névrose. Je ne suis plus moi-même et plus le processus d’achat évolue, moins je suis saine.

Ce phénomène est-il nouveau pour moi? Non, bien-sûr :
• À mes vingt-cinq ans, c’était la table dragon médiévale (qu’on a tenté de vendre dernièrement).
• À mes trente ans, c’était ma machine espresso.
• Un peu plus tard, c’était un futon pour le sous-sol.

À chaque fois, j’ai l’impression que l’absence de l’objet en question est le seul obstacle à la perfection de mon bonheur. Toutefois, aussitôt acquis, un autre truc commence à me tenter.

Peut-être qu’inconsciemment je retarde l’achat parce que j’ai peur que la bébelle ne me procure pas autant de plaisir que l’anticipation de la bébelle. Suis-je à ce point matérialiste (pathétique) ou si c’est parce que je
« commence » à m’équiper sérieusement, ce qui explique le réel besoin d’une table dragon, d’une machine espresso, d’un futon et par-dessus tout, d’un batteur sur socle Kitchenaid rouge?

Peut-être que cette fois-ci c’est différent. Peut-être que je serai vraiment la plus heureuse pendant plus de 48 heures après mon achat. Ou peut-être que mes amis seront plus heureux avec tout ce que je pourrai leur préparer… qui sait? Je me console avec la certitude que la réponse à toutes mes questions approche à grands pas… j’y touche presque!

Marie-Josée Parizeau

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CRÉER DES TRADITIONS

Avez-vous des traditions personnelles? Vous savez ces journées ou ces gestes importants pour vous, mais anodins pour une autre personne. Moi j’en ai.

La plus importante est celle qui approche à grands pas : la journée magasinage avec ma maman.

Le concept : Très tôt le samedi matin, un de nos hommes (mon papa ou mon poussin) nous conduit au Carrefour Laval. Je vous rappelle (ou je vous apprends) que j’habite la charmante cité de St-Hubert et que mes parents sont à Montréal. Pourquoi diable allons-nous à Laval? Ce centre commercial est magnifique… et tellement vaste qu’on s’y perd chaque fois (pas difficile pour 2 fifilles, vous direz… et vous avez raison, mais j’insiste : c’est très grand).

Pourquoi ne pas y aller par nos propres moyens? Simplement, parce que les deux fifilles que nous sommes ont leur permis de conduire, mais celui-ci sert davantage de décoration. Comme Dominique – un ami que j’aime beaucoup – aime à dire : le môsieur de la SAAQ a dû me trouver « délicieuse » pour m’accorder mon permis, c’est tout dire de mes talents de conduite hautement reconnus!

Passons donc les détails. À chaque Noël, mes parents m’offrent un billet de 100 $. À chaque Noël, mon papa offre à ma maman un billet de 100 $. Devinez ce qu’on dépense lors de notre journée annuelle de magasinage.

On n’y va pas pour des vêtements ni pour des chaussures, l’idée c’est d’acheter tout ce qui nous plaît sans nous demander (pour une fois) si on en a vraiment besoin. Vous me direz que ça part vite 100 $ quand on achète tout ce qui nous plaît. C’est vrai et c’est pourquoi ce montant est assez théorique… mais on aime bien les pacotilles en solde.

Lorsque nos poches sont légères et nos jambes lourdes, l’autre homme nous ramène à Montréal, on fait la démonstration des achats (après avoir enlevé quelques étiquettes de prix…) et on termine la soirée au resto à 4.

Cette journée est sacrée pour moi. Vous l’aurez compris, le magasinage n’est qu’un prétexte pour avoir de longues heures à parler de tout et de rien avec ma maman. Et souvent, on ne parle pas, mais on est ensemble. On en profite pour apprendre à tirer profit de nos différences (beaucoup plus nombreuses que nos ressemblances). Jamais on inviterait une tierce personne à cette journée spéciale, notre tradition redeviendrait alors une simple journée de magasinage.

Marie-Josée Parizeau